Tu me lis de l’au-delà
Je me souviens, il y a vingt-quatre mois déjà.
Au crépuscule de ma journée si courte,
J’ai appris que le combat était perdu,
Pour les disciples d’Hippocrate et pour toi.
Je ne me doutais que c’était la fin ,

Que désormais, les dés étaient pipés,
Que ton départ pour l’au-delà était imminent,
Et que la science, la prière et la magie ne pouvaient rien .
Pour toi, le moment est venu de soupirer,
Une dernière fois, pour toujours,
Sans en vouloir à la vie, à qui tu as tout donné,
Mais qui, en retour, t’a peu rendu,
Ce soir-là, je devais passer te baiser le front,
Mais mon visage se mouillait de larmes,
Assis à ton chevet, je tremblais de peur,
Et j’ai vu la vie s’en aller finalement là.
Papa, ce jour-là, j’ai manqué de hardiesse,
Je n’ai pas été aussi fort que toi,
Qui malgré toutes tes peines et tes douleurs,
Avait gardé ton sourire et de ta foi.
Malgré la tristesse que j’éprouve,
Je veux croire que tu es bien,
Là où, par le paradoxe de la vie,
Tu as été contraint à l’exil.
Que tu trouves dans la terre,
La fraîcheur qui t’a manqué tes derniers jours,
Que tu trouves dans ton repos,
Le sommeil raté de tes nuits.
Rassure-toi, je vais bien,
J’ai appris le courage par la force des choses,
Et j’ai chassé de moi la peur ,
Tu en serais fier, très fier.
J’ai écouté Jacky Rapon,
Ton préféré parmi tes disques,
Te souviens-tu ?
J’ai eu les mêmes plaisirs que toi !
J’irai aussi siffler une bière,
Ton loisir de luxe,
Et sillonner tes lieux de détente,
Tes tanières !
Papa, aujourd’hui,
Me ronge le souvenir de ton départ,
De notre adieu manqué,
Le 3 septembre,
Mais, repose-toi bien,
Dans l’espoir qu’un jour,
Nous nous retrouverons,
Pour trinquer à notre amitié !
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